mardi 8 mars 2016

Disent-ils, Rachel Cusk



Il n'y a pour ainsi dire pas d'intrigue dans le nouvel ouvrage de Rachel Cusk et son héroïne - un écrivain - a tendance à s'effacer. Disent-ilsproposition romanesque singulière, a de quoi intriguer. Et sans doute de quoi t'épater. 

D'abord, il y a ce milliardaire qui, lors d'un déjeuner, se confie sur sa vie, ses projets. Puis, dans l'avion à destination d'Athènes, où elle doit animer un atelier d'écriture, voilà que son voisin entame la conversation et commence lui aussi à se livrer, évoquant alors ses mariages successifs. A ce rythme, tu penses bien que ça ne va pas s'arrêter là.

Des confidences, elle en soulèvera tout au long de son séjour. Amis, confrères, étudiants, hommes et femmes, tous sont avides d'histoires et tiennent à faire entendre leur voix à travers le récit, bien souvent, de leurs misères intimes. 
C'est grave, cruel, cocasse. Un bouquet de paroles, qui finit par éclipser celle qui leur porte une oreille attentive.


Tu t'es laissé absorber par ces vies qui se racontent. Elles donnent chair à un roman empreint d'ironie et de mélancolie, qui se révèle d’une acuité foudroyante. Et en creux, dans l'ombre et le silence, tu devines le portrait de cette drôle de narratrice, dont tu espères bientôt des nouvelles*.


Disent-ils, de Rachel Cusk, est publié aux éditions de l'Olivier (traduction de Céline Leroy).

*Disent-ils et le premier volume d'une trilogie.

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