jeudi 28 août 2014

Jacob, Jacob, Valérie Zénatti



Tu t'arrêtes sur Jacob, Jacob de Valérie Zenatti et déjà quelque chose se passe. A l'évidence, ce roman s'entoure d'une aura particulière. Tu y es sensible, tu n'y résistes pas.

On est en Juin 44. Les Américains ont débarqué en Normandie. De l'autre côté de la Méditerranée, on mobilise les troupes. Jacob, le gai et beau Jacob, lui qui fait la fierté de tous, est appelé à libérer son pays, la France. Cette guerre, c'est l'inconnu. Elle va l'emmener bien plus loin qu'il ne s'y était préparé.

A Constantine, les nouvelles sont rares, tronquées. Autant dire qu'on ne sait rien et l'espoir reste une bien maigre consolation. A des lieues de là, Jacob et ses camarades progressent, célèbrent les victoires. Mais la mort est un rapace insatiable et sournois, elle les traque sans pitié. Elle finira bien par avoir sa peau. 

L'émotion est palpable. Subjugué par cette langue lumineuse, douce, puissante, tu accompagnes la moindre prière, le moindre frisson, la moindre larme de cette famille juive prise dans les griffes de l'histoire. Et tu répètes, dans un murmure, "Jacob, Jacob". Ce titre qui trébuche résonne comme une incantation.

Jacob, Jacob, de Valérie Zenatti, est publié aux éditions de l'Olivier.